
Ottobre 1947. È stata costituita a Roma la società per azioni AR. TE. AS. (Film artistici e Tecnici Associati) con sede in via del Traforo n. 133.
Oggetto della società è la produzione, il noleggio interno ed esterno dei film a passo normale e ridotto, il loro doppiaggio, la compravendita, l’affitto e gestione di sale cinematografiche e di aziende, stabilimenti, ambienti in genere per produzione, doppiaggio e simili.
Il capitale di un milione è stato sottoscritto da Luchino Visconti di Modrone; Dottor Alfredo Guarini, Antonello Trombadori; Egisto Cappellini. Il primo Consiglio di amministrazione è presieduto da Luchino Visconti.
Febbraio 1948. Alla Titanus-Farnesina: La terra trema, è il titolo del nuovo film diretto da Luchino Visconti. Le riprese interne, che saranno effettuate appunto nello Stabilimento della Titanus, avranno inizio a giorni. Questo film, di produzione Ar.te.as è in lavorazione da alcune settimane in Sicilia, e precisamente a Taormina e dintorni, Luchino Visconti, per dare maggior effetto alla sua realizzazione, ha scelto sul posto i suoi interpreti, tutti non professionisti.
Aprile 1948. Prosegue ad Aci Trezza (Catania) la lavorazione del film Universalia La Terra trema (Episosio del mare), diretto da Luchino Visconti. Esso è il primo di una trilogia sulla vita della Sicilia e ha per protagonisti i pescatori; gli altri due illustreranno la vita dei minatori e dei contadini siciliani. Gli intenti d’arte e l’importanza dei risultati in tal senso già raggiunti nelle scene finora girate, oltre alla singolarissima tecnica di lavorazione, consentono di annunciare La terra trema (Episodio del mare) come un lavoro d’arte. Questo film è evidentemente un caposaldo per quando dovrà prossimamente farsi il punto sul neorealismo della scuola cinematografica italiana. Visconti ha iniziato il suo lavoro con poche righe di soggetto, la macchina da presa e gli abitanti della contrada. I risultati del lavoro di Visconti sembrano il frutto di una semplicissima attività e nascono invece dalla più attenta, minuziosa e faticosa lavorazione che si possa immaginare: basti pensare che è necessario per ogni scena prendere appunto per iscritto e con disegni di ogni minimo particolare. Esempio (particolari di vestiario degli eccezionali attori, lunghezza della barba, dei capelli, ecc.). L’operatore di questo difficile film è G. R. Aldo; aiuti regista: Rosi e Zeffirelli; tecnico del suono Trentino; Direttore di produzione: Davini; Cameraman: Di Venanzo; Ispettore di produzione: Forges.
La terre tremble
Avant d’entreprendre la réalisation, fin novembre 1947, de La Terra trema, Luchino Visconti avait visité et en partie choisi les lieux et les milieux siciliens où il a imaginé son film.
La terre tremble sera le film de la vie du peuple de Sicile, pêcheurs, mineurs, paysans surtout; et l’on évoque aussitôt les prédécesseurs de Visconti dans ce domaine de l’exploration poétique et dramatique, bien plus que documentaire: Robert Flaherty, Joris Ivens, aussi Georges Rouquier, enfin surtout Friedrich Walter (sic. Wilhelm) Murnau; le Murnau de Tabou qui, lui aussi, comme son ami Flaherty, avait passionnément absorbé la vie présente et passée de ses créatures de Tahiti et de Bora-Bora avant de tourner.
« Mais, nous a dit Visconti, Murnau n’avait-il pas appris a jouer a des Polynésiens qui sont ainsi devenus des acteurs comme, avant eux, Nanouk et le beau Moana? Pour ma part, je ne compte pas enseigner a mes gens a être eux-mêmes. Je leur expliquerai leur action, leurs gestes. Je leur donnerai leur dialogue et je les laisserai faire. Je travaillerai d’après eux » Visconti ajoutait alors: « Je ne sais pas encore tout à fait comment…» (Depuis, il le sait si bien que chaque image de son film semble respirer). « Mais je sais que ces êtres ont un instinct tel qu’ils ont plus de facilité naturelle pour s’exprimer que bien des acteurs accomplis ».
Alexandre Blasetti avait fait une expérience heureuse en confiant déjà à un jeune couple de paysans siciliens les deux rôles principaux de son 1860. Mais c’est à Murnau que nous repensions, a la veille du départ de Visconti pour un travail d’improvisation impossible à comparer, cependant, avec celui d’un Rossellini.
Ossessione est un des rares films de la production récente qui soit aussi compose que L’Aurore, par exemple, et où chaque détail de chaque image de chaque scène possède une force dramatique visible qui, à proprement parler, manifeste le récit et révèle les états d’âmes en les étendant aux gestes, aux rapports de mouvements, aux harmonies de ton, de sons, de rythmes.
Pas d’improvisation à la Rossellini, soit, « et pourtant, cette fois, nous fallut-il demander, pourrez-vous attendre six mois ou un an pour obtenir un effet? ».
La réalisation d’Ossessione dura sept mois et, avant de tourner la fameuse scène des amants dans le lit du fleuve, il fallut laisser passer plus d’une saison pour voir émerger enfin l’îlot de sable aperçu et choisi, voulu, longtemps auparavant, par le metteur en scène.
Visconti sourit: « Non, certes, il faut que j’atteigne le cœur du peuple sicilien en deux mois…»
Par bonheur, méthodes, manières et donc styles ne sont pas encore totalement uniformisés dans l’art du cinéma, et Visconti mettra, pour achever son œuvre, le temps qu’il faudra. Ses producteurs ne le retiennent pas.
A. J. (Amable Jameson) (La revue du cinéma n. 12, avril 1948)